vendredi 27 novembre 2009

essai (2/4)

La copie de pini

"fourrer une poulette après un film de merde : c'est d'un
petit-bourgeoisisme..."

Voilà une citation qui fleure bon le poil sous les bras. Chaque mot est non-subtilement choisi pour refléter le mâââle qui se cache derrière l'auteur (à moins que ce ne soit l'inverse ?). En cette période de défense de la veuve, de l'orphelin et de la parité 50/50 "et si tu dépasses d'un demi-pourcent, je vais le diiiiire", ce concentré de testostérone saute un pavé dans la mare à pieds joints et nous rappelle non-subtilement que oui, oui, l'homme est bien un animal. Avec la différence non-subtile qu'il ne lui suffit pas (plus ?) d'attraper sa cible féminine par les cheveux pour lui signifier son envie pressante de forniquer, là tout de suite derrière les buissons, histoire de perpétuer l'espèce. Non, l'homme a beau être au sommet de la chaîne alimentaire (une image non-subtile qui ne veut pas forcément dire qu'il peut bouffer tous les autres), il a tout de même besoin d'un prétexte (ici le film de merde) pour arriver à ses fins.

D'ailleurs, pourquoi un film de merde ? pourquoi pas un film tout court. L'homme n'est pas sot, surtout s'il envisage de sauter, et il sait bien qu'on attrape pas plus les mouches avec du vinaigre que les donzelles avec une soirée Arte. Le film de merde est ici une sorte d'arme à double tranchant du même côté : s'il choisit un film bien pourri, c'est pour passer pour quelqu'un de cool, d'accessible (si elle est conne) ou pour quelqu'un doté d'un humour de degré au moins deux (si elle est moins conne) ; tout en se gardant la possibilité d'avoir finalement vu une bonne grosse bouse comme il les aime, au lieu d'une foutue comédie romantique musicale à la con, des fois que ses tentatives restent vaines.

En cas de réussite, il pourra dire qu'il a effectivement fourré une poulette après un film de merde, appuyant ainsi bien lourdement sur le quotient intellectuel fortement limité de sa victime conquête. Il gagnera également le droit de s'en vanter auprès de son cercle d'amis masculins, en insérant quelques "hin hin" entre les inévitables rendus sonores buccaux consécutifs à l'ingestion de houblon au cours du visionnage d'un match de foot de l'équipe de france. Après une courte période d'admiration, viendrons alors les commentaires de son public, notamment par exemple e.g., que c'est d'un petit-bourgeoisisme.
L'auteur de la citation marquant bien ici combien il aurait aimé être à la place du fourreur, mais ne l'ayant pas été, préfère le fustiger, tel un militant des jeunesses hitleriennes jeunes de l'UMP. Il dira que fourrer une poulette après un film de merde manque de panache, que c'est à la portée du premier boutonneux venu, et que même Kiki, son chien (un Besson Basset), peut mieux faire. Secrètement, il sait que ce n'est pas tout à fait exact, et que mine de rien si fourrer une poulette après un fim de merde relève du petit-bourgeoisisme alors, foutral de foutre, qu'est ce qu'il aimerait bien être un petit bourgeois lui aussi. N'en est-on pas tous là ?

Fourrare gallinea post malus filmus humanum est persevare parvum bourgeoinicum

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