jeudi 19 novembre 2009

essai (mouzinpré ?) (1/4)

Salut les poulettes, enfin poulettes, vous allez voir dans ce qui suit que c'est par forcément ce qui vous définit le mieux , mais bref, on va pas digresser dès le départ.

J'ai reçu en rentrant éméché du bistrot d'un séminaire de sociologie un mail de l'illustre Slash, que je vous retranscris ici.


Un illustre inconnu a dit : « fourrer une poulette après un film de merde : c'est d'un petit-bourgeoisisme... »

Vous commenterez l'assertion de cet inconnu et développerez votre thèse en vous aidant de votre culture, de vos expériences personnelles ainsi que de votre vision de la société française actuelle. Votre connaissance de l'actualité pourra venir enrichir votre argumentation.

Messieurs, à vos plumes.

JC [<- c'est le patronyme de Slash à la ville. L'air con, je sais, ne lui jetons pas la pierre, tout le monde n'a pas la chance d'avoir un magnifique prénom comme le mien.] PS : le jury saura apprécier le juste usage de l'humour.


Ce qui me fait un parfait sujet, précis, délimité, pour déverser ma prose approximative. Here we go, sociologist style.

S'agissant de la possibilité de rapport intime avec une jeune fille suite à un film de qualité discutable comme étant relatif à une classe sociale matérialiste et sans noblesse, du moins sans ambition, il convient de clarifier plusieurs notions. Cette phrase est très laide, elle fait intro de mémoire. Berk.

En premier lieu, qu'entend on par poulette ? (je fais l'hypothèse que vous avez tous saisi le sens du terme "fourrer", dans son acception non-pâtissière)

Une poulette est, manifestement, une fille pour laquelle on ne se fend pas d'une considération démentielle. C'est une possibilité qu'on envisage, rien de plus. D'ailleurs le simple fait qu'on l'ait conviée à voir un film de merde en notre auguste compagnie le montre bien. On ne proposerait pas à une "poulette" de nous accompagner à l'opéra, ou à un cours de tango. Non, on préfèrera l'inviter chez soi, après avoir fait un ménage drastique, en espérant que le martini, la manzana ou le bailey, nous aide à conclure vers les 3/4 du film. Bien sûr, nous n'englobons pas dans ce terme la simple pote avec qui il est toujours agréable de se vautrer avec force sandwichs devant un teen movie, et qui sait apprécier la bonne binouze, pour disserter gaiement des différences de genre dans les rapports humains.


Arrêtons nous maintenant sur le concept de film de merde. Un film de merde peut revêtir plusieurs formes. Il peut s'agir d'un film de série Z, comme Lady Terminator, d'un teen-movie, d'un film genre "Danse ta vie" (hé oui toutoune, chaque fois que je pourrai, je le mettrai) ou d'un film plus "sentimental" avec un beau brun, de préférence un vampire qui fait mouiller, un amour impossible et une BO par les Jonas Brothers.

Quel que soit le genre de film considéré, il s'agit bien d'un film de merde, c'est à dire pas un bon film, prenant, qui risquerait de détourner la proie du seul sujet digne d'intérêt: nous.
L'objectif plus ou moins clairement affiché est de détourner l'attention de la proie de notre manoeuvre d'approche. Soit en lui soumettant un film si mauvais qu'elle nous considèrera comme un amateur éclairé du n-ième degré, soit en la plongeant dans un univers lisse de coucher de soleil en haut d'une colline, de pluie qui mouille les cheveux et qui goutte du menton (mais on s'en fout, on s'aime, c'est ça l'important), et de déclarations improbables, chuchotées sans puer de la gueule au petit matin. Univers propice au rapprochement physique certes, mais beaucoup moins au rapprochement spirituel (qui nécessiterait moins de film et plus de shoot'em up japonais). Qu'importe, me direz vous, on est pas là pour ça.

Le contexte étant explicité, peut on dire du processus (ou du process pour nos collègues ingénieurs) qu'il est forcément petit bourgeois ? La difficulté réside dans l'interprétation du concept de petite bourgeoisie,i.e. petits bras, noobesque, sans aspiration élevée dans la conquête.

De mon point de vue, ce genre de tactique est rationelle: elle maximise la fonction d'utilité serrer_vite_fait_avant (jennifer, date), quelle que soit jennifer appartenant à l'ensemble Poulette et quelle que soit date appartenant à l'intervalle [début_de_soirée; pas_trop_tard_je_dois_me_lever_tôt_demain].
En ce sens, cette stratégie reflète une bonne compréhension du système par le sujet, qui sait qu'on attrape pas les poulettes avec ses skills de rocket-jump, ou sa capacité à faire le T-rex en rotant. Dommage d'ailleurs.

Ce pragmatisme confère au sujet une position supérieure au petit bourgeois simplement obséquieux, aux petits soins, espérant par là séduire la belle. Le cynisme n'est pas donné à tout le monde.

Néanmoins, malgré la redoutable efficacité du champagne rosé frappé que le petit bourgeois ne manquera pas d'avoir prévu, une telle stratégie est tout de même critiquable. En effet, elle répond au problème posé, à savoir "fourrer une poulette après un film de merde", qui, par son essence, est petit bourgeois.
omg, du champagne rosé !

Tenter de séduire une poulette durant un film de merde est bien loin de la superbe décadence d'un vernissage sous cocaïne, d'une virée en yacht, ou d'une partouze masquée au Fouquet's, dont on imagine que se régalent les pas-petits bourgeois. Ceci alors qu'ils font caca en spray les lendemains de cuite, comme vous et moi. Enfin moi non, mais c'est parce que j'ai la classe, d'ailleurs je ne fais pas caca, ou rarement.

Ainsi, on peut raisonnablement affirmer que oui, « fourrer une poulette après un film de merde : c'est d'un petit-bourgeoisisme... ». Il resterait alors à traiter la question suivante: "le petit bourgeoisisme relève t'il forcément d'une médiocrité?", car après tout, peut être vaut-il mieux un film de merde avec une poulette, qu'une garden-party seul comme un chien.

Bon c'est pas tout ça, mais après cette diarhée verbale, je vous donne quand même un petit tuyau pour serrer: piégez la salade de fruits. Ah, et merci Slash pour l'idée.

5 commentaires:

pini a dit…

D'accord, alors je t'explique un concept : quand on lit un e-mail, il faut bien sûr regarder le nom et l'adresse de l'expéditeur mais aussi LES NOMS ET ADRESSES DES AUTRES DESTINATAIRES, gras n00b, car alors tu aurais vu que tu n'étais pas le seul à avoir reçu cette invitation, le but étant justement de recueillir plusieurs tentatives dans l'optique de faire un BEAU billet sur ce blog, par ailleurs laissé dans un état de friche qui frise le foutage de gueule (et ça évite de faire un "répondre à tous" intempestivement inapproprié).

Nonobstant que tu ne fusses moins maladroit qu'à l'accoutumée, tu as quand même vertement coupé l'herbe sous les six pieds sous terre des trois autres candidats, dont moi, et ça me chauffe à ébullition, comme en témoigne le rapport entre les cardinaux des multi-ensemble des majuscules et des phrases du présent commentaire. Pour un peu, on te prendrait pour un sarkosyste.

En substance illicite, cher hôte albanoobique, je t'adresse mes plus vives insultes et reproches pour cet élan littéraire approximatif et précoce, mais ça tu n'y peux rien, c'est médical.

chap a dit…

heu ben le "répondre à tous" c'était pour vous mettre au courant en avant première, bien que le mail soit plus pour Slash vu que le sujet venait de lui.

Sinon sorry pour l'herbe sous les pieds, mais le mail ne disait pas qu'il fallait faire un brainstorming pour faire un (beau) post collectif ici, je pouvais pas deviner...
Tenez moi au jus la prochaine fois pour éviter la boulette, bande de n00bs du management :-)

Pour la friche du blog, je plaide coupable...

Quant à l'élan littéraire, désolé, mais je vois pas d'élan, c'est pas un post sur les animaux gnéhéhéhé ^_^

Slash a dit…

Le représentant du jury a envoyé les précisions aux quatre compétiteurs. De grâce, ne vous étripez pas sur place, du moins pas tant que chacun n'a pas rendu sa copie.

Anonyme a dit…

beaucoup appris

Unknown a dit…

mais tu l'as déjà fait, au moins ?