lundi 16 février 2009

Am

Essayons ça, on verra bien. *clonk* . Putain de barré

Salut les kids,

Dans la lignée des trucs simples et fournisseurs d'émotions, après titine, mon zippo et les kebabs, je vous parle aujourd'hui de quelque chose du même tonneau: la bière l'accord de LA mineur sur une gratte. Lui ne m'appartient pas, mais j'y ai recours si souvent que c'est tout comme.

Si rentrer le riff de come as you are ne nous dégoûte pas de la guitare, les premiers accords qu'on apprend quand on commence n'importe comment, c'est le Sol, le La, le Do et le Mi.
C'est l'entrée de gamme huhu.

Ils sont gentils ces accords là. Déjà y a pas de saloperies de barrés qui te frittent le poignet, les doigts et qui même si tu appuies comme une brute, étouffent la moitié des cordes, produisant une sort de *clonk* qui sonne comme un mp3 sur un téléphone en mode haut parleur.

Donc parmi ces 4 accords, le La mineur, c'est le meilleur. Il est enfantin à placer, pas fatiguant, il sonne bien, que ce soit en accord plaqué ou arpégé au doigt, et il se retrouve dans presque toute les chansons de n00b guitariste. Qu'on m'enlève cet accord ou qu'on change l'accordage de la guitare et c'est les 3/4 de mon 'repertoire' qui dégagent. Pis on peut se la jouer à faire des petites broderies avec l'index, c'est délicieux.

En fait le La mineur permet de faire comme si tu savais jouer de la guitare, alors qu'en vrai, dès que tu t'éloignes des 3 cases du haut, c'est fini, ça prend un temps fou à placer ses doigts et ça fait toujours *clonk*.

A ce titre, et comme il dégage de la mélancolie dont il ne faut pas exclure toute trace d'espoir (grâce à notre ami l'index voire le petit doigt), il permet de prendre l'air inspiré mais un peu déçu, et d'égrenner quelques notes avec un débit nonchalent quoiqu'irrégulier, pour plus donner l'illusion qu'on va les chercher dans notre âme/coeur/tripes.
Les yeux dans l'infini, un petit mouvement d'épaules pour ponctuer les transitions et voila, chauffez poulettes comme disait le pingouin dans Batman 2. Je sais je suis balèze mais j'ai appris au contact de qqn qui était passé maître en la matière.

Du coup maintenant je donne très bien l'impresssion de savoir à peu près jouer. Un petit arpège de La mineur, un petit Sol et c'est parti : La m Sol La m Sol. Un peu de pouce pour faire la basse et c'est encore plus la classe.

Je suis presque au niveau où je pourrais aller jouer au jardin des plantes à l'ombre dans l'herbe. Tout ça grâce au La mineur. Si jamais je trouve un ami jongleur, ça va brancher de l'étudiante en art plats.

Mais je fear l'oreille avertie d'un(e) jogger(se) guitariste qui remarquerait l'imposture et qui viendrait me demander un truc en Fa pour changer... J'ai déjà un escadron d'excuses toutes prêtes : "c'est pas ma guitare", "y a du vent", "je sors de tendinite" et pour l'achever s'il/elle insiste: "Gros, je suis batteur, et là tu ruines mes efforts altruistes pour comprendre ta race de dégénérés. Maintenant retourne mangerbouger.fr et me fais pas chier".

Il y a des fortes chances que les berceuses que je jouerai à mes hypothétiques enfants seront toutes en La mineur, sans trop de *clonk* j'espère, et ma soprano de femme chantera mezzo voce avec une justesse cristalline pour endormir mes chérubins. Et oué gros. Et dès qu'ils sauront marcher je leur apprendrai les barrés à coup de pompes dans la pampers pour pas que ça les handicape comme moi. Comme dirait Obispo, c'est ça être père.

mardi 3 février 2009

Salade tomate oignons

Si vous en avez marre de poireauter dans l'attente d'un hypothétique post, allez choper le magazine 42 initié par nioutaik. Y a de la matière, et de quoi vous rassasier d'article de geeks softs pour un bon petit mois. J'ai pas tout lu mais dans l'ensemble ça le fait bien.

En troisième, je suis allé en Grèce pour un voyage scolaire. Outre quelques démêlées avec les autorités pour m'être planqué dans la chambre des filles un soir (true story mais j'en menais pas large), m'être vu doté d'un outil de jardin pour rassembler les feuilles en tas, et vu plein de pierres bien roots, j'ai aussi découvert la pita. Je ne me souviens que peu du goût, y avait de la salade, du fromage, du sel, et c'était délicieux, mais c'est lointain.

Peu après m'être fait voir chez les grecs, un évènement singulier est survenu dans ma VILLE (et pas hameau ou village ou je ne sais quoi bande de crevures): le premier kebab ouvrait...
Quelle baffe ! Comme c'était trop bon sa mère ! Comme une pita , mais on pouvait choisir ce qu'on mettait dedans + de la viande, et la sauce *hunch* ... Ca ressemblait à de la pita, mais y avait un côté gras et dégoulinant, des frites, une carte de fidélité, prunelle de mes yeux, des sodas, le tout ouvert le soir, sans que ce soit un bistrot ou un restau pourri.

Je me rappelle que c'était devenu the place to be pour les jeunes samiellois, et qu'à l'époque, manger au kebab, ça signifiait ne pas manger à la maison, l'émancipation, le frisson de l'autonomie.

C'était obligé de me plaire : c'est gras et salé, avec de l'animal mort, on le mange avec les doigts, c'est pas cher, ça nourrit durablement, et l'effet gloss sur les lèvres est saisissant de pulpe (merci Lemoine;-). En plus le petit rebeu qui tenait le premier kebab samiellois était super c00l, faisait des tas de vannes, et passait du rap français pour couvrir le bruit du rôtisseur.

Il a fermé, malheureusement, pas sûr qu'il ait pu gagner sa croûte dans l'histoire, et sa mie était partie, pauvre homme.

Mais il a initié la mouvance kebab de Saint Mihiel, bien qu'une sorte de malédiction plane sur ce petit local trop étroit, dans lequel plusieurs propriétaires se sont usés le couteau électrique, sans succès, malgré un sponsoring soutenu de notre part chaque samedi aux répèts. Aux dernières nouvelles, il est toujours fermé, mais d'autres ont ouvert ailleurs, jusqu'à trois en même temps.

Plus tard, les vendredis midi, de 11 à 12 , on avait anglais, et dès la sonnerie avec guitoud on se ruait dehors pour fondre comme la misère sur le pauvre monde sur un kebab frites de chez Turan (Turam ? Tuhram ?). Fuck la cantine et la grosse qui sue ! Vite, vite, on va au kebab, et après, ding dong, coucou JB, bien mangé? On va dans ta chambre faire des exercices de maths ? Aujourd'hui, les coniques générées par l'intersection d'un plan avec un cône : etude du cas dit de "la cuiller". (pour les curieux, c'est une ellipse en général)

Le kebab, selon qu'on y aille ou pas, est une super bonne limite sociale entre les mecs normaux et les partouseurs de droite qui roulent en 4X4. Le 'grec' comme certain disent, fait parfois restaurant/pizzeria en même temps, mais jamais country club ou spa bizarrement. Le kebab ça fait un peu kitsch, les photos sur les murs sont re-colorées à l'ancienne, un peu arabe/turc, un peu collant par terre, frite oubliée par le balai, serviette en papier, baklavas et boîte de cure-dents. Pas un truc où on risquait de croiser les """""notables""""" de Saint Mihiel en A.G. du Lion's Club (oh oui c'est facile, mais c'est des orifices incarnés aussi)


On y croise des loques dans mon genre (oh meuhnon chap t'as trop la classe *autokiss*), dont le gras du cheveux s'harmonise avec celui du comptoir, mais aussi après une certaine heure, des blaireaux en slims venus avec leur pouf pour éponger le trop plein de manzanoff'ice.

Le kebab avec son ami l'américain est le compagnon de fin de soirée par excellence, qui fixe bien l'alcool, se gerbe facile, et qui, si on le garde, assure un sommeil réparateur et roboratif.

Alors pourquoi ce kebab rush, pourquoi cet accent de mélancolie qui tinte dans mon clavier ? Parce que, mes chers lecteurs, l'inventeur du kebab est mort... Il avait aussi inventé la sauce blanche... Qu'on érige de suite un monument à sa gloire, lui qui nourrit son homme d'un simple sandwich dégoulinant d'amour.

Mehmet Aygün, merci ! Tu fais partie des mecs qui ont fait un immense don à l'humanité, comme le modeleur du RPG dans Half Life, Turing, Gary Gygax, John Bonham et mes parents.


J'aime pas les gens qui prennent pas d'oignons dans les kebabs. Genre sans , on puera moins de la gueule ?