mardi 3 février 2009

Salade tomate oignons

Si vous en avez marre de poireauter dans l'attente d'un hypothétique post, allez choper le magazine 42 initié par nioutaik. Y a de la matière, et de quoi vous rassasier d'article de geeks softs pour un bon petit mois. J'ai pas tout lu mais dans l'ensemble ça le fait bien.

En troisième, je suis allé en Grèce pour un voyage scolaire. Outre quelques démêlées avec les autorités pour m'être planqué dans la chambre des filles un soir (true story mais j'en menais pas large), m'être vu doté d'un outil de jardin pour rassembler les feuilles en tas, et vu plein de pierres bien roots, j'ai aussi découvert la pita. Je ne me souviens que peu du goût, y avait de la salade, du fromage, du sel, et c'était délicieux, mais c'est lointain.

Peu après m'être fait voir chez les grecs, un évènement singulier est survenu dans ma VILLE (et pas hameau ou village ou je ne sais quoi bande de crevures): le premier kebab ouvrait...
Quelle baffe ! Comme c'était trop bon sa mère ! Comme une pita , mais on pouvait choisir ce qu'on mettait dedans + de la viande, et la sauce *hunch* ... Ca ressemblait à de la pita, mais y avait un côté gras et dégoulinant, des frites, une carte de fidélité, prunelle de mes yeux, des sodas, le tout ouvert le soir, sans que ce soit un bistrot ou un restau pourri.

Je me rappelle que c'était devenu the place to be pour les jeunes samiellois, et qu'à l'époque, manger au kebab, ça signifiait ne pas manger à la maison, l'émancipation, le frisson de l'autonomie.

C'était obligé de me plaire : c'est gras et salé, avec de l'animal mort, on le mange avec les doigts, c'est pas cher, ça nourrit durablement, et l'effet gloss sur les lèvres est saisissant de pulpe (merci Lemoine;-). En plus le petit rebeu qui tenait le premier kebab samiellois était super c00l, faisait des tas de vannes, et passait du rap français pour couvrir le bruit du rôtisseur.

Il a fermé, malheureusement, pas sûr qu'il ait pu gagner sa croûte dans l'histoire, et sa mie était partie, pauvre homme.

Mais il a initié la mouvance kebab de Saint Mihiel, bien qu'une sorte de malédiction plane sur ce petit local trop étroit, dans lequel plusieurs propriétaires se sont usés le couteau électrique, sans succès, malgré un sponsoring soutenu de notre part chaque samedi aux répèts. Aux dernières nouvelles, il est toujours fermé, mais d'autres ont ouvert ailleurs, jusqu'à trois en même temps.

Plus tard, les vendredis midi, de 11 à 12 , on avait anglais, et dès la sonnerie avec guitoud on se ruait dehors pour fondre comme la misère sur le pauvre monde sur un kebab frites de chez Turan (Turam ? Tuhram ?). Fuck la cantine et la grosse qui sue ! Vite, vite, on va au kebab, et après, ding dong, coucou JB, bien mangé? On va dans ta chambre faire des exercices de maths ? Aujourd'hui, les coniques générées par l'intersection d'un plan avec un cône : etude du cas dit de "la cuiller". (pour les curieux, c'est une ellipse en général)

Le kebab, selon qu'on y aille ou pas, est une super bonne limite sociale entre les mecs normaux et les partouseurs de droite qui roulent en 4X4. Le 'grec' comme certain disent, fait parfois restaurant/pizzeria en même temps, mais jamais country club ou spa bizarrement. Le kebab ça fait un peu kitsch, les photos sur les murs sont re-colorées à l'ancienne, un peu arabe/turc, un peu collant par terre, frite oubliée par le balai, serviette en papier, baklavas et boîte de cure-dents. Pas un truc où on risquait de croiser les """""notables""""" de Saint Mihiel en A.G. du Lion's Club (oh oui c'est facile, mais c'est des orifices incarnés aussi)


On y croise des loques dans mon genre (oh meuhnon chap t'as trop la classe *autokiss*), dont le gras du cheveux s'harmonise avec celui du comptoir, mais aussi après une certaine heure, des blaireaux en slims venus avec leur pouf pour éponger le trop plein de manzanoff'ice.

Le kebab avec son ami l'américain est le compagnon de fin de soirée par excellence, qui fixe bien l'alcool, se gerbe facile, et qui, si on le garde, assure un sommeil réparateur et roboratif.

Alors pourquoi ce kebab rush, pourquoi cet accent de mélancolie qui tinte dans mon clavier ? Parce que, mes chers lecteurs, l'inventeur du kebab est mort... Il avait aussi inventé la sauce blanche... Qu'on érige de suite un monument à sa gloire, lui qui nourrit son homme d'un simple sandwich dégoulinant d'amour.

Mehmet Aygün, merci ! Tu fais partie des mecs qui ont fait un immense don à l'humanité, comme le modeleur du RPG dans Half Life, Turing, Gary Gygax, John Bonham et mes parents.


J'aime pas les gens qui prennent pas d'oignons dans les kebabs. Genre sans , on puera moins de la gueule ?

10 commentaires:

Kourai a dit…

'tin, j'ai meme pas eu le temps de passer a l'Usine pendant les vacances de Noel!!!

Bon, j'ai fait le Kebab a cote de chez ma copine Stef a Paris qui est pas mal non plus...
Mais l'usine quoi!!!

Et totallement d'accord pour les oignons! En plus c'est trop bon!!

pini a dit…

Je suis relativement d'accord ce post. Cependant, je ne peux m'empêcher d'être interpellé par "pour les curieux, c'est une ellipse en général" quand tu parles de l'intersection d'un cône et d'un plan.

A mon sens, en mathématique, l'à peu près est sale (alors qu'en physique, ça se tolère sans sourciller). L'intersection d'un cône et d'un plan peut être une ellipse comme elle peut être une parabole, une hyperbole, un cercle, voir même un point (sic).

Merci cher auteur de bien vouloir faire l'effort de te renseigner avant de participer à la distillation notoire d'un savoir approximatif au cyber-randonneur qui fait une pause pipi/réhydratation sur ton blog.

"Mais que fait la police, nom de dieu de bordel ?", comme dirait David TMX. Mes yeux sont déjà suffisamment couturés des cicatrices indélébiles qu'y laissent les journalistes de tous bords quand je lis leurs articles pour ne pas devoir aussi en subir ici.
Le e-paysage est déjà suffisamment défigurer par les skyblogs et les commentaires de lecteurs du Monde pour que je permette que cette polution 2.0 vienne aussi ternir la ligne éditoriale de ce blog.

Cordialement, Bien à vous, Veuillez agréer etc...

pini

Anonyme a dit…

Snif je ne m'attendais pas à cette fin, je suis presque ému :(
En tout cas à l'usine c'est toujours aussi bon, bien que la dernière fois j'aie dû attendre plus d'une minute.
Pour préciser la précision de pini, il me semble que l'intersection d'un cône avec un plan peut aussi être un segment ou encore un triangle.

pini a dit…

Pour préciser la précision de midjy à ma précision : deux droites sécantes pour un cône infini, deux triangles isocèles pour un cône fini.

Anonyme a dit…

Pour ceux qui n'ont pas bien compris, précisons plus précisément ce qu'on entend par "cône" : c'est en fait un double cône (qu'il soit fini ou non), d'où les deux triangles isocèles (je pense que la précision s'imposait).

pini a dit…

Oui, absolument. Il est malheureux que ce soit les lecteurs qui fassent les précisions qu'on attendrait plutôt de la part de l'auteur.

chap a dit…

...

Unknown a dit…

très joli post.

en revanche j'ai pas lu les commentaires, faut pas pousser.

Anonyme a dit…

Bon bon bon... Effectivement, ces précisions donnent tout son sens à l'article ^^. Je trouve tout de même dommage qu'un lecteur aussi précis faisant un croc-en-jambe aux journalistes utilise le pléonasme "voir même". Il eût été plus juste d'utiliser "voire" (avec un "e") ou "et/ou même". C'est peut-être ton côté journaliste qui se rebelle, Pini :)
Merci Chap pour ce morceau d'information.

pini a dit…

Merci d'avoir fait la remarque, M. Bach.

Je plaide non-coupable : la rage provoquée par la lecture de l'article est une circonstance atténuante à l'usage de "voir même", ainsi qu'à la présence malencontreuse de quelques fautes de grammaire.