mardi 28 octobre 2008

Hell's kitchen

Dans ces plaines dévastées et couvertes de cendres, mugit l'écho d'une rumeur de souffrance si ancienne que seuls quelques pauvres fous sont capables de l'entendre et de la comprendre. La lande se souvient et saigne encore du passage d'un conquérant si cruel et brutal que les draco-liches vorpales lui demandaient ce qui lui ferait plaisir au petit déjeuner. On murmure encore dans certaines cryptes obscures, que même les patchs 2.10 sortis après sa naissance n'ont pas pu le nerfer suffisament. Entends l'histoire du seigneur noir, étranger, et ne l'oublie jamais...

Aussi loin que remontaient les souvenirs de ChapiXor le destructeur, rares avaient été les lieux dans lesquels il pouvait faire relâche. Il possédait le monde connu, mais restait sans âtre, sans foyer, trop occupé à semer la mort et la désolation, sarcler les cadavres, biner les charniers et rempoter les têtes tranchées pour les boutures.
Lui et son armée de berserks unijmabistes du chaos (on raconte qu'il avait fait trancher leur pied droit, pour s'assurer qu'ils se lèvent tous de l'autre et soient encore plus vénères leurs mères) n'avaient pour seul toits, que les toiles de tente de peau humaine, fruits lugubres des premières batailles de l'histoire de Bloghspotth.

Parfois, le soir, quand le va-et-vient de ses maraudeurs se suspendait dans un silence terrible, il se surprenait à réver d'un endroit en dur, coquet et douillet, où des crânes de dragons noirs en guise de photophores diffuseraient une douce lueur malsaine et inquiètante.
Les rideaux tressés avec la chevelure des femmes crisseraient doucement dans la brise, et il pourrait jouer à Docteur maboule sur un paladin vivant avec ses enfants sur la peau de Balrog. Il se voyait déjà faire rebondir ses chères têtes blondes sur les piques de ses genouillères d'armure.

Mais ce genre de pensées ne convenait pas au faiseur de veuves, il devait retrouver ses esprits car on annonçait un convoi de preux chevaliers flanqués de moines et de bardes de l'armée rebelle des LoyalCons, à quelques lieues au nord. Fort à propos, car Rotshrek, son arach-hamster vampire de compagnie avait bien besoin de se dégourdir les mandibules.

La légende dit qu'en se dirigeant à la rencontre de ces cadavres en sursis, ChapiXor aurait brusquement tiré les rennes de son juggernaut cabriolet préparation racing, et humé l'air de son groin. On distinguait avec peine un filet de fumée légère s'échapper d'un bouquet de conifères. Il mit pied à terre, écarta les branches avec Mjolnir, le marteau qu'il avait confisqué à Thor pour lui apprendre à porter un casque avec des petites ailes dessus.

Une maison de pierre blanche, avec des volets verts et un toit de chaume jaune reposait dans une légère dépression de la clairière calme et coupée du monde, ceinturée par les résineux. On devinait une source chantante et une serre derrière le potager, et l'odeur de beurre chaud s'amplifiait à mesure que le prince de sang s'approchait de la bâtisse.

Un grand type rouquemoute en sortit calmement, sans les remarquer car ils étaient encore loin, se pencha devant la fontaine en pierre et se lava les mains. Sans un mot ChapiXor le conquérant s'approcha, jusqu'à ce que son ombre plonge l'inconscient dans les ténèbres. L'homme se retourna doucement, toisa l'homme devant lequel même les dieux s'intéressaient soudainement à un truc par terre, et dit d'une voix neutre et pas du tout terrifiée : "Yo gros, bien ou bien ?"

Le souverain, qui avait quelques onces d'éducation, retint la chaîne de Rotshrek qui commençait à s'impatienter -l'odeur entêtante continuait de l'intriguer inexplicablement et il aurait aimé tirer ça au clair avant de l'écarteler-, descendit de son destrier d'acier en fusion, et déclara "Messire bouclette" , car l'homme était frisé, "Je suis ChapiXor le pourfendeur, qui êtes vous et quelle est cette odeur de cuisine qui s'impose à mon noble groin?"
"- Et ta soeur, c'est du poulet ?" répondit l'homme. "Je me nomme Momo Cordon'azur, et d'ailleurs, te sens pas obligé de mettre de la cervelle et des entrailles plein ma banquette de fines herbes si tu vois ce que je veux dire".

ChapiXor n'avait pas botté les culs les plus puissants des enfers pour rien, on l'avait vu tuer une phalange de gardes en armure lors d'une quinte de toux mal maîtrisée. Un soir de banquet, il avait même dréssé Cerbère à tenir trois sucres en équilibre sur les truffes.
Il souleva Momo d'un geste nonchalant et rôdé par des années d'anéantissement de villages prospères, s'apprêtait à exécuter l'habituelle série d'évisceration, de démembrement, et de passe à 10 avec sa garde rapprochée, mais il s'arrêta net.

Il reposa l'homme rouquemoute sans un mot, entra dans la chaumière, et un cri déchirant retentit dans tout le royaume, qui descella quelques moellons des tombeaux anciens, fit cligner l'oeil du Leviathan, et fit se retourner Odin dans son clic-clac.
La langue des hommes est impuissante à retanscrire ces cris, mais c'est essentiellement parce que l'empereur de la désolation avait la bouche pleine de petit pain à la cannelle à cet instant. Quand il eut avalé , on distingua quelques mots qui furent aussitôt consignés dans les annales en lettres de sang de vierge : "Tain, c'est trop bon gros"


C'est la que la légende commence véritablement. Car on dit que le moissonneur d'âmes décida d'arrêter là sa campagne, et confia le commandement au plus capable de ses lieutenants avec l'ordre formel de stopper là les conquêtes et de se concentrer sur l'éducation, les arts, le commerce, et la torture des paladins et du clergé. Il abandonna son nom de guerrier, trouva une caverne confortable non loin de là et expia ses pêchés un à un, en inventant l'humour, la charcuterie, les collants noirs, le café, la bière, les petites robes d'été, le walkman, Tetris et les hamacs.

Sache, étranger, que la recette du petit pain qui a arrêté le bras inexorable de la pire calamité qu'ait connu notre monde à ce jour se trouve sur le blog de Mumu dans le codex de
Momo Cordon'azur

N'oublie jamais et transmets ce que tu as appris.

D'aucuns peuvent s'étonner de ce billet, mais ce matin je me suis senti super épique, j'avais envie de patacloper dans une prairie balayée par le vent en brandissant une longue claymore d'obsidienne, ça m'arrive parfois, et je devais depuis longtemps faire de la pub pour le blog de cuisine de Mumu, et comme il me nourrit depuis longtemps, je me devais de mixer les 2. C'est un peu long, mais quelle légende ne l'est pas ?

4 commentaires:

Kourai a dit…

Trop Bien!! j'vais mettre du Rhapsody toute la journee maintenant! :)

Ah, et rien a voir, mais j'ai un pote qui habite dans Hell's Kitchen! et ya pas mal de restos pas mal du tout! ^^

Et pis bien sur un nouvel abonnement pour le blog a mumu!

Sylvain a dit…

ChapiXor le destructeur, t'as trop regarde big bang

Mumu a dit…

Longue à ChapixOrathothep F'Tanghn le destructeur. Et merci au cuisinier Cordon'Azur ;)

Oui kourai, y a aussi le Hell's Kitchen, le restaurant du Chef Gordon Ramsey !
Il a fait plusieurs émissions pas trop mal : Ramsay's Kitchen Nightmares qui est vraiment pas mal, et Hell's Kitchen, marrant mais beaucoup moins intéressant que la première.

Anne a dit…

Rênes, Pilou, pas rennes! (C'est parce que tu aimes les élans?)