jeudi 20 mars 2008

moins c'est long plus c'est bon

yo !
pas d'humour niais aujourd'hui, mais un instant littérature pour vous élever un peu.
Abreuvons votre cerveau d'un liquide spirituel, ce qui devrait pas mal vous changer des liquides spiritueux -et voila, trop tard, j'ai pas pu m'empêcher-

Aujourd'hui je vous livre donc une nouvelle tirée d'un recueil de Jacques Sternberg "Histoires à dormir sans vous", qui compile des histoires très courtes (rarement plus d'une page ou deux), très bien écrites, dans une teinte érotico-romantique parfois crue, mais jamais vulgaire.

Ce qui tue , c'est que malgré le peu de temps et de place que la nouvelle occupe , c'est toujours très puissant, et sujet à réflexion (forcément y a du Q dedans), ce qui en fait un bouquin idéal pour lire dans la journée ; une nouvelle le matin dans le metro, une a midi après manger avant la pause clope, une en fin d'aprèm dans le metro, et 3-4 le soir avant de se coucher.

C'est un gros avantage quand on est un geek, et qu'on doit maintenir une certaines cadence dans les séries , animes et autres cool stuff à checker, et qui ne laissent pas beaucoup de place pour la vraie nourriture de l'esprit (Sauf moi , mais je suis exceptionnel c'est pour ça)

De plus, pour avoir comme tout amateur de lecture, essayé moi-même d'écrire des nouvelles (pitoyables au demeurant -et au demeuré héhé- ), je peux vous dire que faire court et net, c'est pas donné à tout le monde. Même si on met de côté le style, c'est 'achement chaud de pas en faire des tartines pour décrire qqch.

Trèves de digressions, voici le texte "La Courtoisie"

Elle avait reçu une excellente éducation et le savoir-vivre lui était naturel. Quand, lasse de tout, elle se jeta dans le vide du haut du septième étage, elle eut le tact de refermer la fenêtre derrière elle pour ne pas faire de courant d'air dans la pièce où son mari lisait le journal.

Trois lignes ! omg, c'est trop la classe.
Un autre (presque) tout aussi court : "Le Tricot"

Jamais je ne l'avais vue sans ses aiguilles à tricoter. Qu'elle maniait avec une sidérante dextérité. C'était sa seule passion, son unique occupation
Etrange malaise, celui qui naissait de la superbe indécence de Lise et de la désolante banalité du travail qu'elle accomplissait en permanence.

Il me fallut plusieurs moi pour décider Lise à abandonner un instant son tricot et ses aiguilles. Je l'entaînai vers le lit. J'allais enfin la déshabiller quand je vis dans ses cheveux un petit fil de laine enfoui entre deux mèches blondes. Je le tirai.

Je le tirai pendant deux heures. Quand j'en vis la fin, j'avais défait Lise et à sa place j'avais entre les mains une énorme boule de laine.


Voilà, j'espère que ça vous a plû ( et un peu changé du niveau affligeant mais attachant -j'ose espérer- de d'habitude)

2 commentaires:

Mumu a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Mumu a dit…

La première est vraiment géniale. Cependant je trouve la seconde beaucoup plus classique, sans surprise.